L’essor de l’IA a été fulgurant ces dernières années, tout comme son impact environnemental.
Les premiers référentiels pour réduire cet impact apparaissent avec le référentiel général pour l’IA frugale de l’AFNOR ainsi que le référentiel IA Ethique et Responsable de l'INR.
Depuis quelques mois, l’impact environnemental de l’essor des usages de l’IA et notamment de l’IA générative commence à être documenté et analysé, notamment dernièrement avec les publications des rapports environnementaux de Google et Microsoft que nous avons analysés.
Si la sobriété dans les usages est nécessaire, l'écoconception est primordiale pour éviter et réduire tous les impacts environnementaux qui peuvent l’être.
Pour aider les entreprises (qui conçoivent ou utilisent des services d’IA) à avancer dans cette démarche, deux référentiels ont vu le jour :
- L’Afnor Spec 2314, référentiel général pour l’IA frugale
- Le RIA31, référentiel IA Ethique et responsable de l’INR
L’Afnor Spec 2134, référentiel général pour l’IA Frugale
Le référentiel général pour l’IA Frugale est une initiative du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, pilotée par l’Afnor, avec la participation d’une quarantaine d’acteurs.
La notion de frugalité y est centrale, et passe par la redéfinition des besoins (qu’est-ce qui est nécessaire ?) et des usages (comment mieux utiliser l’IA ?). Un service frugal d’IA est donc un service pour lequel :
- la nécessité de recourir à un système d’IA plutôt qu’à une autre solution moins consommatrice pour répondre au même objectif a été démontrée ;
- de bonnes pratiques sont adoptées par le producteur, le fournisseur et le client pour diminuer les impacts environnementaux du service utilisant un algorithme d’IA ;
- les usages et les besoins visent à rester dans les limites planétaires et ont été préalablement questionnés.
L’Afnor Spec 2134 établit une méthodologie d’évaluation des impacts environnementaux, avec une approche cycle de vie, propose 31 fiches de bonnes pratiques et des recommandations pour communiquer avec justesse sur le caractère frugal d’un service d’IA.
Il s’adresse à tous les acteurs utilisant ou développant un service d’IA et devant rendre des comptes dans le cadre de leur politique RSE, ou devant intégrer des critères environnementaux dans leurs achats de services incluant un système d’IA, notamment pour les marchés publics.
Ce référentiel sera promu aux niveaux européen puis international (ISO) pour devenir un modèle universel.
Le référentiel IA éthique et responsable de l’INR
Fruit du travail de 2 ans d’un groupe de 80 contributeurs et contributrices, le RIA31, référentiel pour une IA éthique et responsable, couvre plus que l’aspect environnemental, et s’étend à toutes les thématiques couvertes par le numérique responsable.
Il est structuré autour de 5 familles qui sont les suivantes : Stratégie, cadrage projet, expérience utilisateur, interface utilisateur, socle technique.
Dans chacune de ces familles, on retrouve des recommandations (un objectif qui doit être adressé dans cette famille/thématique) qu’on pourra évaluer à l’aide d’un ou plusieurs critères.
Pour chaque critère, plusieurs informations de mise en oeuvre sont proposées :
- Difficulté : Chaque critère est accompagné d’une évaluation de la difficulté de mise en œuvre : simple, moyen, difficile.
- Récurrence : Fréquence d’évaluation du critère
- Tests : Proposition de tests pour évaluer le critère
- Précisions concernant le critère
- Use Case et Limites du critère
- Métiers concernés par le critère
Le référentiel fait le lien avec les objectifs de développement durable couverts par les différentes recommandations.
Il est en évolution et est disponible en français et en anglais.