Pour un numérique soutenable, édition 2025 de l'étude ARCEP

Impact des centres de données en hausse, baisses des volumes de vente d’équipements mais augmentation de la taille de ceux-ci, venez découvrir tous les enseignements de l’édition 2025 de l’enquête ARCEP sur les impacts environnementaux des acteurs du numérique en France.

Depuis 2020, l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) collecte des données de différentes typologies d’acteurs du numérique pour réaliser une étude intitulée “Pour un numérique soutenable”. Pour cette édition 2025, elle continue d’enrichir son enquête, en intégrant une nouvelle catégorie d’acteurs :  les équipementiers de réseau mobile. Ils viennent s’ajouter aux fabricants de terminaux, aux opérateurs de centres de données et aux opérateurs télécoms.

Dans cette étude, seules les émissions de GES (gaz à effet de serre) des scopes 1 et 2 sont mesurées, soit principalement les consommations directes d’énergies fossiles et d’électricité. (Retrouvez plus d’informations dans la présentation de l’étude de l’ARCEP). La période analysée est l’année 2023.

Impacts environnementaux des opérateurs de centres de données

Les acteurs étudiés sont les opérateurs de données dont le chiffre d’affaires annuel est égal ou supérieur à 10 millions d’euros hors taxes, soit 21 opérateurs de centres de données. Ces opérateurs exploitent près de 150 centres de données en France et représentent environ la moitié des opérateurs de colocation ou co-hébergement.
La consommation électrique de ces opérateurs évolue à l’inverse du secteur tertiaire (qui enregistre une diminution de sa consommation en 2023), avec une augmentation de 8% en 2023. Cette hausse provient principalement des centres de données qui viennent d’entrer en service. La conséquence est une augmentation de 10% des émissions de GES (gaz à effet de serre). Les prélèvements en eau suivent une même tendance, avec une augmentation encore plus marquée, à +19% sur l’année 2023.
Par ailleurs, les centres de données mis en service en 2023 sont parmi les plus puissants, avec une capacité informatique moyenne de 11 Mégawatts, contre 4 MW sur les autres centres installés. L’Ile de France concentre 70% de la capacité informatique totale de ces opérateurs.


Impacts environnementaux des opérateurs télécoms et des équipementiers de réseaux mobiles

Alors qu’en 2023, les émissions de GES en France ont diminué de 5,8% par rapport à 2022, les émissions de GES des principaux opérateurs télécoms ont augmenté de 4,2% en un an.
La consommation électrique des réseaux mobiles augmente de 8%. La consommation énergétique des réseaux fixes continue quant à elle de diminuer du fait du remplacement progressif du cuivre par la fibre optique, plus efficace énergétiquement.
La consommation électrique des box et décodeurs TV reste élevée, mais a diminué de 5% grâce à la commercialisation de nouveaux modèles et à la mise à jour des firmwares (le logiciel embarqué qui fait fonctionner le matériel) de certains modèles.
Pour rappel, comme dans l’édition précédente, la consommation électrique des box internet ne dépend que très peu de leur sollicitation ou de l’importance du trafic de données. 95% de cette consommation est invariable, que la box soit ou non sollicitée par l’utilisateur. En revanche, l’éteindre ou la mettre en veille profonde lorsqu’elle est inutilisée est un levier efficace pour réduire sa consommation électrique.

Enfin, on apprend que les ventes de téléphones chez les opérateurs reculent de 10%. 
Ces opérateurs ne vendent que 4% d’équipements reconditionnés, là où ces équipements représentent 26% des ventes des autres distributeurs.

Impacts environnementaux des fabricants de terminaux

Pour la deuxième année consécutive, l’enquête étudie l’empreinte environnementale de 23 fabricants de terminaux. 
Le nombre d’équipements mis sur le marché par les principaux fabricants diminue fortement en 2023, quel que soit le type de terminal. Cette baisse, qui s’explique en partie par l’inflation des prix, devrait participer à la réduction de leur empreinte environnementale.

Mais cela pourrait être contrebalancé par une augmentation tendancielle de la taille des écrans : la part de marché des smartphones de plus de 6,5 pouces passe ainsi de 41 à 55% entre 2021 et 2023. Or, les différents impacts environnementaux d’un terminal sont directement corrélés à sa taille, que ce soit en phase de fabrication ou d’utilisation.

Enfin, il faut noter que l’intégration de nouvelles fonctionnalités dans les équipements numériques avec le développement de l’intelligence artificielle générative pourrait par ailleurs inciter au renouvellement anticipé de ces équipements.