Quelle est l'empreinte environnementale du numérique en France et dans le monde en 2025 ?

Les impacts environnementaux du numérique évoluent à l’image de nos usages : très vite. Il est donc plus que bienvenu d’obtenir en ce début d’année 2025 la mise à jour de ces impacts à l’échelle française grâce à une étude de l’ADEME et à l’échelle mondiale grâce à une étude de l’association GreenIT 

Compte tenu de l’évolution rapide de nos usages du numérique, il semble parfois difficile de s’appuyer sur des chiffres qui datent de 4 ou 5 ans. L’ADEME et l’association GreenIt publient à point nommé l’actualisation de leurs études de l’empreinte environnementale du numérique, respectivement en France et dans le monde, pour étancher notre soif de mesure.

L'empreinte environnementale du numérique en France

L’ADEME a publié en janvier 2025 la mise à jour de son étude des impacts environnementaux du numérique en France, initialement publiée sur la base des chiffres de l’année 2020, avec les données de l’année 2022.

On y apprend que le numérique représente 4,4% de l’empreinte carbone de la France en 2022, contre 2,5% en 2020. 50% de l’impact carbone est lié aux équipements terminaux (contre 79% en 2020), 46% aux data centers (16% en 2020) et 4% aux réseaux (5% en 2020).. Plusieurs raisons expliquent cette évolution : 

  • En 2020, seuls les data centers implantés en France avaient été pris en compte. Or, une majorité de nos usages (53%) est hébergée à l’étranger.
  • De plus, de nouveaux centres de données ont été mis en service entre les deux études. Sachant que les données datent de 2022, elles ne reflètent même pas encore l’explosion des besoins liée à la montée en puissance de l’IA générative

La fabrication des différents équipements est toujours ce qui pèse le plus avec 60% de l’empreinte carbone, pour un total de 117 millions de tonnes de ressources mobilisées par an, soit 1,7 tonne par an et par personne en France.

En termes de consommation électrique, le numérique représente 11% de la consommation française, avec 51,5 TWh. Ce chiffre monte en réalité à 65 TWh si on ajoute la consommation électrique des data centers situés à l’étranger, soit l’équivalent de la consommation de la région Ile-de-France (66,6 TWh).

Si rien n’est fait, l’ADEME prévoit à un triplement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et à +80% de consommation d’électricité.

Vous pouvez retrouver ces principales informations sous forme d’infographie.

L'empreinte environnementale du numérique dans le monde

L’association GreenIt a quant à elle mis à jour son étude des impacts environnementaux du numérique dans le monde qui s’appuyait sur des données de 2019, avec des données de 2023. Voici les éléments clés à retenir de cette mise à jour :

L’estimation du nombre d’internautes en 2023 est de 5,35 milliards, soit une hausse de 30% en 4 ans. Avec un total de 30,5 milliards d’équipements, le chiffre est en baisse de 3,5 milliards par rapport à 2019. Cela porte à 6 le nombre moyen d’équipements par internaute.

La baisse de l’estimation du nombre d’équipements s’explique par les différences de sources dans l’estimation du nombre d’objets connectés (IoT). L’estimation réalisée pour cette mise à jour s’appuie sur 2 sources différentes mais concordantes, rendant la valeur relativement fiable (une analyse de sensibilité est disponible en annexe de l’étude). 
Le nombre moyen d’équipements s’explique principalement par les nouveaux internautes venant principalement d’Afrique ou d’Asie Centrale, avec un nombre d’équipements bien plus restreint. Cela se vérifie notamment avec l’évolution du nombre de smartphones, qui augmente de 31% à 4,6 milliards.
Le numérique représente toujours 3,4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, les émissions du secteur ayant suivi la même augmentation que les émissions globales. On y apprend qu’en 2023 l’IA représentait déjà plus de 4% des émissions de GES du secteur.
 

Au niveau de l’ensemble des indicateurs environnementaux, les principaux enjeux pour le numérique sont les suivants : 
1. Le Potentiel de réchauffement climatique 
2. L’Utilisation des ressources, minéraux et métaux
3. Les émissions de particules

La répartition des impacts entre les différents tiers (équipements utilisateurs, centres de données et réseaux) est détaillée dans le tableau suivant : 
 

Ainsi, l’étude recommande en priorité les actions suivantes pour réduire les impacts : 
1. Utiliser moins d’équipements
2. Conserver les équipements plus longtemps
3. Arbitrer nos usages du numérique

Le rapport complet de l’étude détaille notamment les actions à mener par les différents acteurs : pouvoirs publics, entreprises et citoyens.