Le salon des solutions durables qui s’est tenu les 17 et 18 octobre derniers était également un moment fort pour la dynamique Numérique Responsable sur le territoire de la Métropole Rouen Normandie, avec la signature de la charte de l’INR pour une grande partie de la promotion 2024 de la coalition, une conférence de Thomas Thibault sur l’alter design écologique et une fresque du Numérique
C’est maintenant un rituel pour les promotions de la coalition numérique responsable : la signature de la charte de l’Institut du Numérique Responsable (INR).
C’est aussi une occasion pour les organisations des différentes promotions de se rencontrer et d’échanger. Cette année, le rendez-vous était donné dans le cadre de la troisième édition du salon des solutions durables, le 18 octobre, à Rouen. La programmation de la journée faisait la part belle au sujet du numérique responsable, avec, au delà de la signature de la charte de l’INR, une conférence de Thomas Thibault sur le thème de l’alter design écologique, sur laquelle nous allons revenir plus en détail dans cet article, ainsi qu’une fresque du numérique pour une vingtaine de participants.
Abdelkrim Marchani, Vice président de la métropole Rouen Normandie en charge notamment de l’économie et du numérique, rappelait en introduction l’importance donnée à la thématique du numérique responsable par la Métropole et le partenariat unique en France qu’est la coalition formée avec l’Ademe, France Travail et NWX, qui permet d’impulser une vraie dynamique sur le territoire.
Signature de la charte de l'INR
Avant de procéder à sa signature, Jérôme Barré, président de l’INR, a rappelé ce qu’était la charte et ce qu’elle représentait.
La charte NR, réalisée par l’INR, est un texte reprenant l’ensemble des engagements pour un numérique responsable au sein de l’organisation, autour de 5 axes majeurs : l’environnement, l’éthique, l’accessibilité, la résilience et les valeurs. C’est un cadre qui permet à l’organisation de s’évaluer et de s’améliorer en continu. Elle permet également de communiquer sur sa démarche auprès de ses parties prenantes.
La charte NR compte aujourd’hui plus de 870 organisations signataires dans 6 pays.
La signature n’est pas une fin en soi mais plutôt le premier pas d’une démarche volontaire d’amélioration continue concernant le numérique responsable au sein de son organisation.
Les organisations suivantes ont procédé à la signature de la charte le 18 octobre :
- CHU de Rouen
- Mission locale de Rouen
- Direction Interdépartementale des routes Nord-Ouest
- Enovea
- Kontfeel
- Matmut
- Socaps
- Direct
- Citizens
- NextMove
Conférence sur l'alter design écologique
Préalablement à la signature de la charte, les participants ont pu profiter d'une conférence inspirante de Thomas Thibault sur la prise en compte de la contrainte écologique dans le design de services numériques. Thomas est designer numérique, membre des designers éthiques et co-fondateur de Limites numériques, un projet de recherche en design et informatique pour penser et concevoir un numérique s'inscrivant dans les limites planétaires.
Après avoir rappelé les impacts environnementaux du numérique, Thomas a ensuite exposé le lien entre ces impacts et les choix que nous faisons au niveau de nos usages et des services et logiciels que nous développons : le déploiement de nouvelles offres, nouvelles pratiques, combinées à des logiciels plus puissants, plus lourds, entraînent le remplacement rapide de nos terminaux qui concentrent une grande partie des impacts environnementaux du secteur.
L'objet des recherches de Thomas et notamment de Limites Numériques est de réfléchir comment la forme du numérique dans nos mains conditionne nos usages, et il a ensuite partagé quelques inspirations de leviers à utiliser pour rendre visible l'impact des données et des services et le réduire, issues d'une base de données de plus d'une centaine d'inspirations.
On peut retenir les exemples suivants :
- Saisonnaliser le numérique : conditionner le design et le rendu en fonction de facteurs externes au service, tels que l'intermittence des énergies ou encore le réseau utilisé par l'utilisateur (le Network Responsive Design imaginé par Tom Jarret)
- Réduire ou limiter le flux, le poids et le besoin de puissance : Supprimer les médias (images, vidéos ...) pour les contenus anciens, définir des dates limites de diffusion avant une suppression automatique. Thomas en a profité pour partager l'anecdote de la naissance de Luigi : à l'époque, les développeurs de Mario faisaient face à une contrainte de taille : le support du jeu ne permettait pas de stocker les données pour un personnage supplémentaire. Ils ont donc trouvé une alternative : changer la couleur du personnage existant. C'est ainsi que le frère de Mario a vu le jour !
- Accompagner des usages moins numériques : Tout ne nécessite pas systématiquement des applications. Certains services publics pourraient par exemple fonctionner avec l'envoi de sms.
- Donner le contrôle pour moduler ses usages numériques : Les paramètres des applications sont rarement pensés avec une intention écologique, il y a un enjeu fort d'affichage et de présentation. Il y a également un besoin de clarification des effets des différents paramètres, ainsi qu'un travail à réaliser sur les choix par défaut de ceux-ci.
L'ensemble des exemples partagés par Thomas sont disponibles sur son support de présentation qui est lui-même une source d'inspiration pour un autre design.
La conférence et la signature de la charte se sont achevées par un temps convivial avec tous les participants autour d'un buffet déjeunatoire et une belle photo souvenir de groupe!